- Oct 7, 2025
Changer sa vision du monde – au revoir Jane
Photo : Van Lawick/National Geographic Creative
Il y a quelques jours, nous avons appris la mort de l’anthropologue Jane Goodall, une femme extraordinaire qui a consacré sa vie à comprendre et protéger les animaux. Sa disparition m’a touchée plus que je ne l’aurais imaginé. Je me suis soudain rendue compte à quel point ma propre vision du monde avait changé au fil des années.
En effet, il fut un temps, pas si lointain, où je ne me posais pas trop de questions sur la cause animale, l’environnement, tout ça… J’étais à mille lieux de faire une croix sur les suchis ou de refuser un blanc de poulet et le saucisson était ma religion – oui oui vraiment !
Aujourd’hui, je suis végétarienne, parfois même végane selon les périodes, et j’ai adopté un chat ! Même si cela ressemble à une transformation radicale, c’est juste une évolution, pas à pas, une construction en phase avec mon évolution personnelle.
Je crois que le yoga y est pour quelque chose.
Au début, je pratiquais juste pour bouger un peu et prendre du temps pour moi. Pour me détendre aussi, et apprivoiser mon anxiété. Et puis, petit à petit, j’ai compris que c’était bien plus que ça.
Le yoga m’a appris à m’écouter, à observer ce qui se passe en moi et autour de moi.
C’est d’autant plus vrai que j’ai beaucoup pratiquer seule, en autodidacte.
Concrètement, écouter ma respiration, ressentir mon corps dans le moment et le mouvement. Quand on prend ce temps-là, on devient plus attentif à tout : à son propre corps certes, à ses émotions aussi… mais également aux autres, aux animaux, à la nature.
C’est une démarche qui aide à voir plus clair, à comprendre ce qui compte vraiment. C’est ce regard-là qui m’a doucement fait évoluer dans ma façon de vivre et de consommer.
Il y a d’ailleurs en philosophie du yoga, une valeur appelée Ahimsa, la non-violence. Ce n’est pas la peine d’être hautement spirituel pour l’appliquer.
Changer, c’est aussi pratiquer le yoga
Aujourd’hui, je crois profondément que nous sommes des êtres cycliques.
Tout en nous évolue : nos pensées, nos émotions, nos valeurs.
Pendant longtemps, j’ai cru qu’il fallait tenir une ligne, ne pas changer d’avis pour rester crédible.
Aujourd’hui, je vois les choses autrement : changer, c’est grandir. C’est accepter de se remettre en question, de repenser ses habitudes, de se réaligner.
Dans la pratique du yoga, on retrouve cette même idée : rien n’est figé.
Le corps et le mental changent, la respiration change, la vie change et nous avançons avec.
Mes choix suscitent souvent débats : pourquoi ceci ? Quel impact a cela ?
Je n’ai pas les réponses.
Je ne me considère pas militante, encore moi yogini exemplaire. Par contre je suis en accord avec mes choix et mes actions. Je m’informe, j’essaie de comprendre les impacts. Je choisis en conscience ce que je mets dans mon assiette, j’achète seconde main, bio et éthique. Je pourrais sans doute faire encore mieux. Mes choix ne sont pas parfaits et sont souvent au détriment d’autres aspects mais je m’y retrouve dans ma vision et les causes qui me parlent.
J’essaie, un peu chaque jour, d’être plus alignée avec mes valeurs, de vivre avec plus de conscience et de bienveillance — pour moi, pour ma fille, pour tous les êtres-vivants.
Je ne vais pas octroyer au yoga le mérite de tout ce chemin de transformation. Aurais-je évolué de la même façon sans avoir commencé la pratique ? Peut-être, peut-être pas.
Je suis extrêmement admirative des personnes comme Jane Godwall qui consacrent leur vie entière à un même combat, gardant le cap malgré les cycles.
Dans une interview, Jane Goodall a déclaré qu’à 10 ans, elle voulait déjà aller dans la jungle pour protéger les animaux, comme si enfant, elle était déjà pieds et poings liés cette mission.
Merci Jane et au revoir.
“Ce que tu fais fait une différence, et tu dois décider quel genre de différence tu veux faire.”
— Jane Goodall